L'agenda

Marne
Évènement
Agenda - PTV (14)

Et après on s’aime

Date de l’évènement:

06/03/2025

Organisateur:

Bords 2 Scènes

Lien de l’évènement:

Contact:

03.26.41.00.10

Prenant appui depuis ses débuts sur le pouvoir fictionnel du réel et les traces, intimes et politiques, que dessinent les trajectoires individuelles et collectives, Marine Mane propose un parcours dans les confins d’une identité. S’agissant d’actualité d’une part et de mémoire de l’autre, ET APRÈS ON S’AIME est un récit en mouvement, fragmenté d’images et de documents disparates, de faux papiers et de vraies archives, de réel et de fiction, de voix enregistrées, d’odeurs d’avant, de corps fantasmés, d’amour bien sûr, quoique. Marine se penche sur les identités multiples et les différentes temporalités qui composent une personne, les croisements entre histoire intime et fait sociétal, les changements de langage et de point de vue qui bouillonnent et surgissent à la faveur des relations qui jalonnent chaque existence.

Tout commence par une voix off. On entend l’enregistrement d’un appel téléphonique.

C’est le premier contact d’une jeune femme avec sa tante. La jeune femme a 21 ans, elle est en Turquie, elle est incarcérée dans une prison pour femmes. Elle a été arrêtée quand elle a traversé la frontière depuis la Syrie. Elle a été jugée et condamnée pour appartenance à un groupe terroriste.

La jeune femme est la nièce de Marine Mane. Elles ne se sont pas vues depuis 2013. La suite reparcourt les vies et les mémoires portées par les différents protagonistes et évènements qui mènent à ce coup de téléphone.

D’une part, un vrai – faux documentaire sur la famille de Marine Mane, une image du temps présent dont les empreintes visibles sur les mains de ses parents racontent une histoire au passé, une histoire fantasmée de l’immigration italienne, de la ZUP et des langues qui s’y côtoient, du chômage, du mariage entre la petite bourgeoisie proche de paris et le milieu pauvre et ouvrier de l’Est de la France, du sentiment d’illégitimité qui parcourt les corps de son père et sa mère chacun à leur manière, de la classe sociale qui ne se transfuge pas vraiment.

De l’autre, la rencontre incongrue de cette famille avec une part de l’histoire géopolitique entre la France et le Moyen-Orient, le parcours de Marine et sa sœur partie en Syrie, avec pour chacune leur désir de liberté et de transcendance, les projections mentales et physiques de celle qui est restée, leur correspondance qui s’arrête en 2017 au moment où leurs parents sont placés en garde à vue pour financement du terrorisme, leurs différents points de vue qui se mélangent avec la perception intime et ambiguë de ce que chacune d’entre elles a choisie de supporter et d’un lien qui a perduré bizarrement, les imaginaires liés aux présupposés, aux images médiatiques qui parviennent et s’ancrent dans le quotidien, les paysages affectifs qui sont donc aussi des paysages de joies, de l’absurde qui vient teinter cette histoire tant elle est improbable.

ET APRÈS ON S’AIME entremêle ainsi le réel et le fictif, les faits et l’imaginaire, mais aussi le tragique et l’absurde. Aussi grave que semble le sujet, les situations auxquelles Marine et sa famille font face tendent aussi à devenir grotesques. Tout s’embrouille et se télescope dans un puzzle qui essaie de s’assembler pour reconstituer la vérité, pour savoir qui est mort, qui est vivant, qui fait quoi, qui est où, qu’est-ce que l’on peut dire, que l’on tait, comment ça tient.

Chaque protagoniste, chaque information devient une piste ou un indice. Chaque nouvelle écrit un nouveau chapitre. Chaque message ou appel apporte une nouvelle couleur.

Les segments se mettent petit à petit bout à bout, avec toutes les incongruités et anomalies qu’ils comportent, pour former in fine une enquête aussi complexe que rocambolesque.

Si les correspondances entre Marine Mane et les différents protagonistes de cette intrigue sont à la base de l’écriture du spectacle, ce sont autant les corps des interprètes, les matières sonores et visuelles, qui en sont les éléments premiers.

Divers parcours, espaces et dialogues tracent les lignes de ces mouvements, celui d’Assia la sœur, de la figure du Pater, de la Rouquine, de la Pisseuse, de Bernard l’espion, Vincent l’agent secret, Marine, Riad et leurs conversations sur le corps arabe en France…

Cette pièce explore à sa manière le champ chorégraphique, acrobatique et théâtral. Elle s’inscrit dans une quête au long cours, qui cherche à éprouver, par le dialogue entre différentes disciplines artistiques, ce qui se joue entre les êtres, à faire entendre des voix invisibles complexes, créer des imaginaires et des dialogues puissants peu présents dans l’univers médiatique et donc dans l’univers intime de chacun.e.

Ce territoire agrandi est au cœur même des créations de Marine Mane, qui cherche dans le déplacement et les points de vue plurivoques, la construction de nouveaux agencements fertiles. En travaillant avec des artistes de disciplines différentes, le plateau devient le terrain de jeu pour créer du commun par-delà les frontières et célèbre le corps en tant qu’enveloppe sensible qui nous relie les un.es aux autres, s’inscrivant dans une réflexion autour de la notion du care, de l’amour et de la réconciliation. Il s’agit d’une réflexion profonde sur l’exigence artistique dans un monde qui évolue violemment.

Agenda - PTV (14)

Date de l’évènement :

06/03/2025

Organisateur :

Bords 2 Scènes

Lien de l’évènement :

Contact :

03.26.41.00.10

Prenant appui depuis ses débuts sur le pouvoir fictionnel du réel et les traces, intimes et politiques, que dessinent les trajectoires individuelles et collectives, Marine Mane propose un parcours dans les confins d’une identité. S’agissant d’actualité d’une part et de mémoire de l’autre, ET APRÈS ON S’AIME est un récit en mouvement, fragmenté d’images et de documents disparates, de faux papiers et de vraies archives, de réel et de fiction, de voix enregistrées, d’odeurs d’avant, de corps fantasmés, d’amour bien sûr, quoique. Marine se penche sur les identités multiples et les différentes temporalités qui composent une personne, les croisements entre histoire intime et fait sociétal, les changements de langage et de point de vue qui bouillonnent et surgissent à la faveur des relations qui jalonnent chaque existence.

Tout commence par une voix off. On entend l’enregistrement d’un appel téléphonique.

C’est le premier contact d’une jeune femme avec sa tante. La jeune femme a 21 ans, elle est en Turquie, elle est incarcérée dans une prison pour femmes. Elle a été arrêtée quand elle a traversé la frontière depuis la Syrie. Elle a été jugée et condamnée pour appartenance à un groupe terroriste.

La jeune femme est la nièce de Marine Mane. Elles ne se sont pas vues depuis 2013. La suite reparcourt les vies et les mémoires portées par les différents protagonistes et évènements qui mènent à ce coup de téléphone.

D’une part, un vrai – faux documentaire sur la famille de Marine Mane, une image du temps présent dont les empreintes visibles sur les mains de ses parents racontent une histoire au passé, une histoire fantasmée de l’immigration italienne, de la ZUP et des langues qui s’y côtoient, du chômage, du mariage entre la petite bourgeoisie proche de paris et le milieu pauvre et ouvrier de l’Est de la France, du sentiment d’illégitimité qui parcourt les corps de son père et sa mère chacun à leur manière, de la classe sociale qui ne se transfuge pas vraiment.

De l’autre, la rencontre incongrue de cette famille avec une part de l’histoire géopolitique entre la France et le Moyen-Orient, le parcours de Marine et sa sœur partie en Syrie, avec pour chacune leur désir de liberté et de transcendance, les projections mentales et physiques de celle qui est restée, leur correspondance qui s’arrête en 2017 au moment où leurs parents sont placés en garde à vue pour financement du terrorisme, leurs différents points de vue qui se mélangent avec la perception intime et ambiguë de ce que chacune d’entre elles a choisie de supporter et d’un lien qui a perduré bizarrement, les imaginaires liés aux présupposés, aux images médiatiques qui parviennent et s’ancrent dans le quotidien, les paysages affectifs qui sont donc aussi des paysages de joies, de l’absurde qui vient teinter cette histoire tant elle est improbable.

ET APRÈS ON S’AIME entremêle ainsi le réel et le fictif, les faits et l’imaginaire, mais aussi le tragique et l’absurde. Aussi grave que semble le sujet, les situations auxquelles Marine et sa famille font face tendent aussi à devenir grotesques. Tout s’embrouille et se télescope dans un puzzle qui essaie de s’assembler pour reconstituer la vérité, pour savoir qui est mort, qui est vivant, qui fait quoi, qui est où, qu’est-ce que l’on peut dire, que l’on tait, comment ça tient.

Chaque protagoniste, chaque information devient une piste ou un indice. Chaque nouvelle écrit un nouveau chapitre. Chaque message ou appel apporte une nouvelle couleur.

Les segments se mettent petit à petit bout à bout, avec toutes les incongruités et anomalies qu’ils comportent, pour former in fine une enquête aussi complexe que rocambolesque.

Si les correspondances entre Marine Mane et les différents protagonistes de cette intrigue sont à la base de l’écriture du spectacle, ce sont autant les corps des interprètes, les matières sonores et visuelles, qui en sont les éléments premiers.

Divers parcours, espaces et dialogues tracent les lignes de ces mouvements, celui d’Assia la sœur, de la figure du Pater, de la Rouquine, de la Pisseuse, de Bernard l’espion, Vincent l’agent secret, Marine, Riad et leurs conversations sur le corps arabe en France…

Cette pièce explore à sa manière le champ chorégraphique, acrobatique et théâtral. Elle s’inscrit dans une quête au long cours, qui cherche à éprouver, par le dialogue entre différentes disciplines artistiques, ce qui se joue entre les êtres, à faire entendre des voix invisibles complexes, créer des imaginaires et des dialogues puissants peu présents dans l’univers médiatique et donc dans l’univers intime de chacun.e.

Ce territoire agrandi est au cœur même des créations de Marine Mane, qui cherche dans le déplacement et les points de vue plurivoques, la construction de nouveaux agencements fertiles. En travaillant avec des artistes de disciplines différentes, le plateau devient le terrain de jeu pour créer du commun par-delà les frontières et célèbre le corps en tant qu’enveloppe sensible qui nous relie les un.es aux autres, s’inscrivant dans une réflexion autour de la notion du care, de l’amour et de la réconciliation. Il s’agit d’une réflexion profonde sur l’exigence artistique dans un monde qui évolue violemment.