2024, l'année noire des agriculteurs, la Meuse tire la sonnette d'alarme

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Environnement & Météo
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En 2024, les agriculteurs meusiens subissent des rendements désastreux et une crise économique. Ils demandent un soutien urgent de l'État pour surmonter cette année noire.

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En bref

« Les rendements 2024 sont catastrophiques ». C’est ainsi que la Chambre d'Agriculture de la Meuse résume la situation dramatique que traversent les agriculteurs cette année. « Il y a une baisse significative du chiffre d'affaires pour les exploitations agricoles meusiennes. » 

Le 25 août dernier, au GAEC de Botimont à Houdelaucourt-sur-Othain, les agriculteurs de la région ont rencontré les représentants de l’État, les parlementaires et la presse pour dresser un bilan alarmant de cette année. 

Organisée par les Jeunes Agriculteurs de la Meuse, la Chambre d'Agriculture 55 et la FDSEA 55, cette réunion avait pour objectif de mettre en lumière les difficultés que connaissent les exploitations locales en 2024, une année noire marquée par des conditions météorologiques désastreuses, une crise économique persistante et des problèmes sanitaires croissants.

Des conditions météorologiques « déplorables » 

La pluie, la pluie et encore de la pluie. Les intempéries ont particulièrement marqué la saison agricole de 2024. Les précipitations et le manque d'ensoleillement ont eu des conséquences dramatiques sur les cultures. 

Les rendements des céréales sont en forte baisse par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Selon une note technique de la Chambre d'agriculture de la Meuse, « le rendement du blé d'hiver dans la Meuse a chuté à 59 quintaux par hectare, contre une moyenne de 69 quintaux ».

Ces mauvaises conditions climatiques ont non seulement réduit les volumes récoltés, mais ont également impacté la qualité des produits, rendant leur commercialisation plus difficile et moins rentable.

Une crise économique sans précédent 

Les conséquences économiques de cette année noire sont tout aussi préoccupantes. Selon un communiqué de presse de la Chambre d'Agriculture de la Meuse, « les pertes de chiffre d'affaires peuvent atteindre jusqu'à 500 euros par hectare pour certaines cultures, comme le blé ». À cela s'ajoute une hausse significative des charges opérationnelles, exacerbée par l'augmentation des coûts de production liée aux conditions climatiques difficiles.

La trésorerie des exploitations est sous pression, et les perspectives pour l'avenir sont sombres. Les prix de vente des céréales sont en chute libre pour la deuxième année consécutive, tandis que les coûts des intrants restent élevés. Le communiqué souligne que « de nombreuses exploitations pourraient nécessiter des années blanches au niveau bancaire pour reporter le remboursement de leurs emprunts. »​

La crise ne s'arrête pas aux seuls aspects économiques et climatiques. La situation sanitaire des exploitations agricoles se détériore également. Selon le communiqué de presse, « la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) a fait son apparition dans le département, menaçant les élevages ovins et bovins ». Cette maladie, combinée à l'arrêt temporaire de la collecte des carcasses d'animaux morts par ATEMAX, ajoute une couche supplémentaire de difficultés pour les agriculteurs déjà en souffrance​.

Un appel au soutien lancé

Face à cette situation critique, la profession agricole a lancé un appel à l'aide auprès de l'État, de la Région Grand Est et du département. Parmi les mesures sollicitées figurent « l'instauration d'une année blanche, des aides exceptionnelles pour les jeunes agriculteurs fortement impactés, ainsi que des dérogations fiscales pour alléger la pression sur les exploitations ». Ces demandes visent à fournir un soutien indispensable aux agriculteurs pour surmonter cette année catastrophique.

Malgré tout, certains secteurs de l'agriculture montrent des signes de résilience. Les systèmes polyculteurs-éleveurs, en particulier, semblent mieux résister grâce à une diversité de productions qui permet d'amortir les chocs économiques. Toutefois, ces exemples restent l'exception dans un paysage agricole largement impacté.

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Publié le
27/8/2024
à
9:51
Modifié le
26/9/2024
à
20:01

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