Selon les dernières projections démographiques réalisées en juin dernier par l’INSEE, la Marne perdrait 75 000 de ses 567 000 habitants d’ici une cinquantaine d'années, soit moins de 13% en l’espace d’un demi-siècle. Un phénomène qui s’expliquerait par plusieurs facteurs comme la migration et les déficits naturels.
Trois hypothèses d’évolution du nombre d’habitants
Pour réaliser des projections infranationales, l’INSEE s’appuie sur le modèle Omphale en évaluant la population par sexe et âge à partir d’hypothèses de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger). Elles sont appliquées aux comportements observés sur la zone en question avec pour point de départ des projections, la population issue du recensement en 2018.
Différents scénarios élaborés à partir des hypothèses retenues
Le scénario central décline localement les évolutions nationales à partir de l’observation du passé (hors pandémie de Covid-19). Plusieurs faits sont constaté comme un solde migratoire avec l’étranger de plus de 70 000 personnes par an depuis 2021, une fécondité stable à 1.8 enfants par femme depuis cette année ou encore des gains d’espérance de vie allant de 8 à 11 ans.
Les autres scénarios sont conçus comme des modulations appliquées aux dernières tendances observées en modifiant l'hypothèse d’une ou de plusieurs composantes (fécondité, mortalité et migrations). A travers ces divers scénarios, l’INSEE rappelle au bon sens : “les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions : il est impossible de prédire comment évolueront exactement les différentes composantes démographiques dans le futur”, en ajoutant “les projections de population permettent d’illustrer et d’objectiver l’impact d’évolutions possibles des comportements démographiques sur la structure et la taille de la population à moyen et long terme.” Dans l’hypothèse d’évolutions plus favorables avec un scénario d’une population haute, la Marne resterait relativement stable.
Une baisse de population due à un solde naturel négatif
Selon la base du scénario central, la baisse de population de 2018 à 2070 serait en grande partie due à un solde naturel négatif, c’est-à-dire, à l’ampleur du déficit des naissances face à l’augmentation du nombre de décès. La diminution permanente du nombre annuel de naissances est également observée en 2070, avec un quart en moins par rapport à 2018. Tandis que le nombre de décès augmenterait jusqu’en 2044 avant de repartir en baisse.
Le solde migratoire sera également négatif et fera partie d’une des raisons de la diminution de la population par en sur cette même période. Ce solde contribuerait à une baisse de la population de 0.13% entre 2060 et 2070 contre 0.19% de 2030 à 2040.
En 2070, près de trois marnais sur dix auraient 65 ans ou plus
Toujours à partir des hypothèses élaborées, la population de la Marne serait vieillissante à l’horizon de 2070 puisque l’âge moyen passerait de 41 ans en 2018 à 46 en 2070, soit cinq ans de plus. Le département compterait plus de 27% de personnes âgées de 65 ou plus contre 19% en 2018. La population de plus de 75 ans se verra également doubler dans le département d’ici 2070.
Côté fécondité, le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (15 à 50 ans) baisserait jusqu’à 23% en 50 ans. Par conséquent, le nombre de naissances et de jeunes de moins de 20 ans se réduirait considérablement.
En 2018, le département de la Marne comptait 79 personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans. A l’horizon de 2070, ce rapport s’inversera fortement avec 141 personnes de plus de 65 ans pour seulement 100 personnes âgées de moins de 20 ans,
Avec une population vieillissante, les personnes actives présentes dans la Marne diminueraient de 14% entre 2018 et 2070 avec une perte de 36 000 actifs durant cette période. De ce fait, le nombre d’actifs entre 25 et 54 ans reculerait de 20% sur la même période tandis que la proportion d’actifs âgés de 60 à 64 ans augmenterait de 60%.