C’est vrai que cette année 2024 n’aura pas été de tout repos pour l’économie et les entreprises meusiennes. Le président de la Chambre de commerces et d'industries parlait d’une « spirale négative » pour la Meuse.
Cette année, pas moins d'une dizaine de grandes entreprises du département, je parle là des groupes ou des sociétés emblématiques, ont été concernées par des plans sociaux ou des liquidations et redressements judiciaires.
Des entreprises qui renaissent de leurs cendres
La Meusienne
Mais, il y a certaines entreprises qui ont réussi à faire face. On peut citer entre autres La Meusienne à Ancerville. À deux doigts d’une liquidation judiciaire, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de tubes en aciers inoxydables soudés a été reprise par ses salariés. La dirigeante désormais, c’est Roxanne Creutz. En l’espace de 42 jours, elle a monté un dossier et constitué un collectif autour d’elle pour sauver son entreprise. Le 3 juillet dernier, le tribunal valide le projet. Pour autant, le défi ne fait que commencer pour les 40 associés de La Meusienne. Il faut à présent fidéliser les clients et redevenir concurrentiel. La Meusienne devrait retrouver une activité normale à partir de janvier 2025.
Bergère de France
Autre entreprise, c’est Bergère de France. Face à la menace de fermeture, la célèbre fabrique de laine implantée à Bar-le-Duc, a trouvé un nouveau souffle. 57 salariés ont repris l’entreprise sous forme de coopérative, préservant ainsi 60 emplois et un savoir-faire emblématique. Pour rappel, dans les années 80, Bergère de France comptait près de 1000 salariés avant de connaître un long déclin. C’est aujourd’hui l’un des symboles de la désindustrialisation française. Le projet, porté par la détermination des employés, ambitionne de relancer l’activité en misant sur la qualité et l’innovation.
Des entreprises ferment…
La papèterie Stenpa
Pour d’autres entreprises, toutes les tentatives ont échoué. C'est le cas de la papèterie Stenpa de Stenay, spécialisée dans la fabrication de papier haut de gamme. La papeterie a été placée en liquidation judiciaire le 5 juillet, entraînant la suppression de 124 emplois. Le tribunal de commerce de Bar-le-Duc a rendu son jugement vendredi 8 novembre. Il n'y a pas de repreneur.
L’usine, qui a marqué le paysage industriel local depuis plus d’un siècle, ferme donc définitivement ses portes. Les salariés dénoncent un « énorme gâchis » et regrettent un manque de soutien. Maintenant, des élus locaux appellent à un plan de reconversion pour atténuer l’impact économique et social sur la région. La page se tourne, laissant une profonde amertume parmi les employés et les habitants.
Et d’autres craignent pour leur avenir
Auchan de Bar-le-Duc
Pour d’autres salariés, le combat continue. C’est le cas des employés du Auchan de Bar-le-Duc. Le 5 novembre dernier, le groupe Auchan annonce un vaste plan social à l’échelle nationale entraînant 2 389 licenciements en France. Pour la cité de Ducs, c’est la consternation. Ça veut dire fermeture de l’hypermarché et menace de 108 licenciements. Sans compter l’avenir des commerçants de la galerie marchande.
Tous sont aujourd’hui suspendus à l’arrivée d’un éventuel repreneur. Une annonce qui ne pourra pas intervenir avant mi-février. Pour l’instant, les syndicats et les employés sont très actifs. Manifestations, blocages, réactions sur les réseaux sociaux. Tous essayent de sauver le magasin.
L'usine Bonduelle
L’usine Bonduelle située à Saint-Mihiel est, elle aussi, menacée. À la fin du mois d'août, la direction du groupe a annoncé la fermeture de son site en mars 2025. L'usine, spécialisée dans la fabrication de salade en sachet, emploie 159 personnes. Près de 80% des salariés sont des femmes. Une manifestation s’est encore déroulée en septembre. Près de 200 personnes étaient présentes pour soutenir les salariés qui aujourd’hui ne savent toujours pas ce que leur réserve l’avenir.