Depuis le 7 octobre, la ville de Bar-le-Duc a mis en place une mesure visant à éteindre l’éclairage public dans plusieurs quartiers pendant la nuit. Désormais, les rues sont plongées dans l’obscurité de 23h à 5h du dimanche au jeudi, et de 2h à 5h le vendredi et samedi. Cette initiative, adoptée pour réaliser des économies d’énergie et réduire l'empreinte carbone de la ville, suscite des réactions variées chez les habitants.
Des économies bienvenues pour certains
Pour certains résidents, cette décision est perçue comme une étape positive dans la gestion responsable des ressources locales. Patrick, habitant du quartier de la Ville Haute, se dit favorable à cette mesure : « Franchement, c’est une bonne chose. Cela fait des années qu’on parle de réduire la consommation d’énergie. Si l’extinction des lumières pendant quelques heures peut aider la ville à faire des économies, ça me va. De plus, la nuit, on est tous chez nous, alors je ne vois pas l’intérêt d’avoir tout allumé. »
D’autres soulignent également l’impact écologique. « C’est un petit geste pour la planète, mais c’est mieux que rien », confie Élise, une jeune mère de famille. « On nous dit sans cesse qu’il faut agir pour le climat, alors si ça commence par là, c’est une bonne nouvelle. »
Des inquiétudes pour la sécurité
Cependant, cette mesure n’est pas du goût de tout le monde. Certains habitants s’inquiètent des conséquences sur la sécurité. « L’obscurité totale dans certaines rues, ce n’est pas rassurant du tout. J’ai déjà vu des groupes de jeunes traîner tard la nuit, et sans lumière, c’est encore plus stressant », explique un commerçant au centre-ville. « J’ai peur que cela incite les gens malintentionnés à profiter de l’absence d’éclairage. »
Lucie, une résidente du quartier de Marbot rencontrée à la terrasse d’un café, partage cette inquiétude : « Quand je rentre tard du travail, je n’ai pas envie de marcher dans des rues plongées dans le noir complet. Ça donne un sentiment d’insécurité. Je comprends l’idée d’économiser, mais pas au détriment de notre sécurité. »
Un ajustement nécessaire ?
Face à ces réactions contrastées, la municipalité assure : « C’est une décision politique portée par deux convictions. La première, permettre de nous engager dans une démarche de sobriété énergétique en consommant moins et ainsi diminuer notre pollution lumineuse. La seconde, économique, car nous réalisons des économies intéressantes qui nous permettent d’investir sur d’autres segments de la ville. Nous entendons bien sûr la question du sentiment d’insécurité que peut engendrer cette extinction, mais les chiffres rapportés nous démontrent que cela n’a pas d’impact sur une éventuelle hausse des infractions. »
Alors que Bar-le-Duc rejoint de nombreuses autres communes françaises ayant déjà opté pour l’extinction partielle de l’éclairage public, le débat entre économies d’énergie et sentiment de sécurité est loin d’être clos. Si l’expérience semble globalement bien accueillie, elle soulève néanmoins des questions sur l’équilibre à trouver entre gestion écologique et bien-être des habitants.
Quoi qu’il en soit, les semaines à venir permettront à la ville d’évaluer les effets réels de cette initiative sur ses finances, mais aussi sur la qualité de vie de ses citoyens. Une première réunion de concertation est prévue dans les prochaines semaines pour faire le point avec les riverains et éventuellement ajuster le dispositif en fonction des retours.