« Quand votre chien meurt de cette maladie… ça vous marque, car cette mort n’est pas agréable », raconte Charlette Chandosné, directrice de la Fédération des Chasseurs de Haute-Marne. 

Depuis près de trois ans, la maladie d’Aujeszky aussi appelée la pseudorage, sévit dans le département de la Haute-Marne. Il s’agit d’une infection virale causée par le virus de l’herpès porcin. Même si les porcs et les sangliers sont principalement touchés par cette maladie, les chiens, eux, ne sont pas épargnés. 

Aucune chance de survie pour les canidés

« C’est catastrophique pour nous, car il n’y a pas de vaccin pour les chiens », admet Charlette Chandosné. Cette maladie virale très contagieuse à une incubation variant entre deux à six jours. Les symptômes sont très proches de ceux de la rage, tels que l’inquiétude et la nervosité, des démangeaisons importantes, de la paralysie, une salivation intense ou des troubles respiratoires. 

En France, des analyses et des vaccins sont réalisés très régulièrement dans les élevages porcins. Pour ces animaux et les sangliers, le virus n’est pas nécessairement mortel. Il ne se transmet pas non plus à l'être humain. Mais du côté du meilleur ami de l’homme ou des renards, l’histoire est tout autre. Les chiens meurent dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes. 

Récemment, dans le département haut-marnais, la maladie a frappé : « Un chasseur a alerté parce que son chien avait tous les symptômes, raconte la directrice de la Fédération des Chasseurs de Haute-Marne. Le vétérinaire a eu une suspicion et nous a tenu au courant. Le chien est décédé rapidement après ». 

Le diagnostic de la maladie d’Aujeszky chez le chien repose à la fois sur une observation clinique et historique avec des tests en laboratoire pour déterminer si l’animal a été en contact avec des porcs infectés ou consommé de la viande de porc crue. À noter que le virus ne se transmet pas d’un chien à un autre. 

Les analyses sont en premier lieu établies pour la rage, puis par la suite pour la maladie d’Aujeszky. « Les gens ne font pas nécessairement toutes les démarches pour détecter la maladie », explique Charlette Chandosné. 

Une maladie au fonctionnement encore flou

Cette maladie est présente depuis plusieurs années et pourtant elle n’est pas encore bien comprise. « On commence à la connaître un peu plus, mais on ne sait pas par exemple s'il y a une période où la maladie est plus présente », déclare Charlette Chandosné. D’après la directrice, il n’existe pas d’étude scientifique concrète pour comprendre à 100 % le virus. 

Il y a trois ans, un cas dans le département a posé des questions. « Trois chiens de chasse ont mordu un sanglier, mais seulement un, a été contaminé et est décédé ». Un autre cas avait également interpellé la Fédération des Chasseurs. Un chien est mort des suites de la maladie alors que son maître n’avait pas été à la chasse depuis dix jours. 

Malgré cette situation, il est important, pour Charlette Chandosné, de ne pas tomber dans la « psychose ». « On a eu des appels de personnes qui avaient peur de promener leur chien dans la forêt ».  

La Fédération appelle tout de même à la vigilance, particulièrement pour les chasseurs, en rappelant les bons gestes à adopter pour éviter que le chien ne mange de viande crue, ne lèche le sang d’un animal blessé ou encore la nécessité de nettoyer les bottes pleines de sang.