Les réformes du Président de la République, concernant les stages rémunérés dans les lycées professionnels dès septembre 2023, ont provoqué des divisions au sein du lycée professionnel Saint-Exupéry à Saint-Dizier. En réduisant le temps d'enseignement et en mettant l'accent sur la formation en entreprise, ces réformes suscitent des réactions contrastées de la part des enseignants.
La majorité des professeurs du lycée professionnel Saint-Exupéry à Saint-Dizier se disent opposés à cette réforme. Ils craignent un temps scolaire réduit au profit du temps en entreprise, un décrochage scolaire accru et un équilibre instable entre le savoir-être et le savoir-faire. Régis Devallé, représentant syndical de la voie professionnelle de la SNUEP FSI, partage ce point de vue.
« Nous, professeurs, sommes opposés à cette réforme, les élèves arrivent déjà en difficulté scolaire, moins de temps scolaire suppléé au temps d’entreprise n’est pas forcément bénéfique pour l'élève. »
Avec plus de 37 ans d'expérience dans l'enseignement, Régis Devallé insiste sur la priorité de former les lycéens au monde de demain et de les accompagner dans leur évolution. « Les futurs ouvriers doivent être formés comme des citoyens capables de s'adapter à l’évolution du travail », souligne le représentant syndical. Pour ces enseignants, l'enjeu prioritaire demeure le bien-être et la réussite des élèves. « La plupart des jeunes qui partent en alternance à deux mois de l'examen décrochent scolairement », témoigne un professeur d'anglais-français.
Une réforme avec des bons points
D'autres enseignants perçoivent la rémunération des stages comme une opportunité d'encourager la maturité des élèves et de les préparer au monde du travail. Mme Ferrera, directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques du lycée bragard, estime que la rémunération peut être « un levier supplémentaire pour la maturité de l'élève ».
Toutefois, selon cette déléguée, il est « important de ne pas sacrifier les enseignements et le savoir-être. » L'un des enjeux de ces réformes pour le corps enseignant est donc de concilier rémunération des élèves par une insertion professionnelle plus directe et préservation du savoir-être transmis par l'école et l'éducation.
La réforme vue par les ministres
Carole Grandjean, la ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnelle, souligne l'ambition des mesures annoncées par Emmanuel Macron.
« La réforme des lycées professionnels vise à préparer les compétences dont la Nation aura besoin. »
Elle met également l'accent sur l'accompagnement des élèves et la lutte contre le décrochage scolaire. Selon la ministre, l'objectif est de faire de la voie professionnelle une « voie qui insère, une voie de choix et d'excellence, qui doit ouvrir des opportunités. »
Une nouvelle réforme qui fait donc débat, qui divise et qui interroge. Seuls les résultats à long terme de ces réformes permettront de mesurer leur efficacité et leur impact sur la réussite des élèves et le développement de la société.