Depuis une cinquantaine d’années, la destruction et la dégradation de haies est observée sur l’ensemble du territoire français avec moins de 20 000 kilomètres linéaires de haies par an sur les 750 000 kilomètres que compte la France. Pourtant, ces haies présentent de nombreux intérêts comme la préservation de la biodiversité et d’adaptation aux effets du changement climatique. Deux défis majeurs pour la planification écologique engagée par le Gouvernement.
Les haies : un véritable enjeux environnemental
Afin de les préserver, ce pacte ambitieux d’un budget de 110 millions d’euros aura pour objectif d’obtenir un gain net du linéaire de haies de 50 000 kilomètres d’ici 2030 à travers une approche globale et intégrée. Ce projet concerne toutes les haies aussi bien agricoles, pépinières, chauffage par bois-énergie ou encore les propriétaires et gestionnaires de haies. Cette planification écologique offrira un engagement de l’Etat inscrit dans la durée de manière à fédérer et engager le plus grand nombre d’acteurs concernés par les haies.
Un pacte structuré autour de convictions et d’objectifs
Les haies constituent un véritable levier pour restaurer la biodiversité. Ce sont notamment des refuges pour les espèces sauvages comme les pollinisateurs qui sont essentielles aux cultures. Elles participent également à réduire l’érosion du sol par un effet de brise vent et anti-sécheresse. Dans l’agriculture, elles sont aussi un atout agronomique indéniable.
Afin de suivre l’avancée linéaire et d’assurer un suivi quantitatif et qualitatif, la création d’un observatoire de la haie est prévue dans les prochaines semaines pour remédier aux connaissances lacunaires des haies implantées en France.
Avec leur valeur environnementale, les haies bénéficieront d’un cadre de protection similaire. Pour se faire, un chantier juridique sera mené pour sécuriser le linéaire de haies tout en harmonisant les différentes réglementations existantes avec une logique de simplification pour les propriétaires et les gestionnaires.
La préservation et le développement des haies dans le milieu agricole passe par une valorisation durable des produits et services issus de celles-ci. Cette approche patrimoniale et économique vise à faire changer le regard des propriétaires et des gestionnaires sur leurs valeurs. Concrètement, des démarches de labellisation seront encouragées pour garantir la gestion durable à la fois dans la préservation de la biodiversité que dans la sécurisation de l'approvisionnement en quantité et en qualité.
L’augmentation du linéaire de haies passera par un effort inédit d’accompagnement financier à la plantation et de montée en puissance de la production de plants et graines de qualité adaptés aux enjeux locaux de biodiversité et d’adaptation au climat futur.
Pour la réussite de ce pacte en faveur des haies, le développement des compétences est donc nécessaire. C’est pourquoi le Gouvernement s’engage sur un accompagnement des acteurs concernés à travers un renforcement et une professionnalisation du conseil et de l’expertise. Les chambres d’agriculture et les associations seront associées à ces formations initiales et continues et porteront les activités de conseils.
Ce plan comporte au total 25 actions qui seront développées en feuilles de route finalisées avant la fin du mois de novembre pour un déploiement dans les territoires qui prendra effet dès le début de l’année 2024.