C’est une décision rare tombée ce lundi 31 mars. Accusée d’avoir détourné des fonds publics européens entre janvier 2004 et fin 2016, Marine Le Pen vient d’être condamnée. La chef de file du Rassemblement national écope de quatre ans d’emprisonnement, dont deux fermes, qu’elle pourra effectuer chez elle sous bracelet électronique.
Une peine de cinq ans d’inéligibilité a aussi été prononcée. Cela veut dire qu’elle ne pourra pas se présenter aux élections présidentielles en 2027.
Les réactions locales
Cette décision de justice a suscité beaucoup de réactions au niveau local. La députée Rassemblement National de la 2ᵉ circonscription de la Haute-Marne, Laurence Robert-Dehault, s’indigne de cette condamnation : « C’est un jugement lourd et choquant. La rendre inéligible montre le manque de démocratie dans notre pays. »
Un sondage publié ce dimanche 30 mars dans les colonnes du JDD montrait que Marine Le Pen, à plus de deux ans de l’échéance, semblait la mieux placée pour accéder au second tour. D’après ce sondage Ifop, qui a testé plusieurs hypothèses, elle pointait entre 34 et 37% des intentions de vote au premier tour.
On veut empêcher des millions de Français de voter pour le Rassemblement national. Ils sont invisibles. Finalement, le gouvernement interdit à l’opposition de se présenter, poursuit Laurence Robert-Dehault.
Du côté de la Meuse, le député Rassemblement National de la 1ʳᵉ circonscription s’est également exprimé. Pour Maxime Amblard, cette décision est « d’une gravité extrême. La présidente du tribunal a condamné Marine Le Pen à une peine totalement disproportionnée alors même qu’elle affirmait qu’il n’y avait eu aucun enrichissement personnel. »
Des rassemblements partout en France ?
Le Rassemblement national veut reprendre la main après la condamnation de Marine Le Pen. Le président du parti Jordan Bardella a appelé à une « mobilisation populaire et pacifique » et lancé une pétition sur le site du parti.
Les élus du Rassemblement National sont unis et mobilisés. Nous ne laisserons pas faire cette injustice, nous engageons une riposte pacifique et populaire, conclut Maxime Amblard.
En quelques heures, la pétition a récolté des milliers de signatures. Le Premier secrétaire du Parti socialiste a, lui, lancé une contre-pétition ce lundi pour répondre à celle du Rassemblement National.