La dette publique : une épée de Damoclès
L’un des points saillants de son intervention est la menace que représente la dette publique. Selon lui, la situation est préoccupante :
« Les seuls intérêts de la dette représentent aujourd’hui l’équivalent du budget de la défense, soit 50 milliards d’euros. D’ici un ou deux ans, ce montant pourrait atteindre 60 milliards, devenant ainsi le premier poste budgétaire de l’État. »
L’enjeu est de taille : alors que les Français attendent des investissements dans les services publics (santé, sécurité, éducation), une part croissante de leurs impôts est consacrée au remboursement de cette dette, réduisant ainsi les marges de manœuvre de l’État.
Les collectivités locales sous pression
Les collectivités locales, déjà fragilisées par des budgets serrés, doivent participer à ces efforts de redressement financier.
Cependant, François Cornut-Gentille souligne que les réductions budgétaires trop brutales peuvent être contre-productives et engendrer des tensions sociales : « Vouloir faire des économies immédiatement implique des mesures coercitives, des suppressions de postes et des coupes budgétaires drastiques, ce qui est difficilement soutenable. »
Il plaide ainsi pour une approche plus progressive et concertée, évitant des coupes sévères qui affecteraient directement les services publics locaux.
Réforme des retraites : trouver un équilibre juste
La réforme des retraites reste un sujet brûlant. L’ancien député que toute réforme doit tenir compte des réalités du travail et de l’usure professionnelle : « L’erreur jusqu’à présent a été de ne jouer que sur l’âge de départ sans prendre en compte les différences de pénibilité et d’espérance de vie selon les catégories sociales. »
Il propose d’envisager des départs progressifs, permettant une transmission des savoir-faire, notamment dans les secteurs en tension comme l’éducation et l’industrie.
Vers une réforme du mode de scrutin ?
Enfin, la question du mode de scrutin législatif a été abordée. L’introduction de la proportionnelle aux élections législatives pourrait transformer en profondeur le paysage politique. Toutefois, Cornut-Gentille met en garde contre les défis que cela représente :
« Aujourd’hui, les députés sont élus par circonscription. La proportionnelle impliquerait un calcul basé sur le résultat global d’un département ou d’une région, ce qui changerait radicalement la représentativité. » L’objectif serait de mieux refléter la diversité politique du pays tout en évitant une fragmentation excessive du Parlement.
