« Il n’avait pas l’air de travailler chez Orange ». Philippe habite dans la rue Charles Quint. Le 9 janvier, aux alentours de 14 h 30, quelqu’un sonne à sa porte. Comme il n’attend personne, il ouvre sa fenêtre : « J’aperçois un homme d’une quarantaine d’années, habillé d’un costume, il avait une moustache », se rappelle Philippe. L’homme en question annonce venir « vérifier les réseaux internet ». L’habitant lui explique pourtant qu’il n’a pas internet. « Et là, il me demande s'il peut rentrer chez moi vérifier mon réseau », précise le bragard. Philippe lui a finalement fermé la fenêtre au nez.
Intrigué, l’habitant a décidé de suivre les faits et gestes de cet homme. Il a remarqué qu’il était accompagné par une femme emmitouflée dans un manteau. Le duo a fait du porte-à-porte dans toute la rue avant de revenir à leur véhicule, une Peugeot bleu/grise garée devant le portail de son voisin.
Une situation pas anodine
Ce n’est pas la première fois que Philippe et ses voisins sont témoins de ces situations. « Il y a quelques mois, c'était pour l’eau ou pour les panneaux solaires », assure-t-il. Le bragard raconte avoir parlé de ce phénomène avec un de ses voisins. « Lui, il a déjà retrouvé des gens chez lui », explique l’habitant. Le citadin est désormais rodé. Il assure connaître les « combines » pour débusquer les faux démarcheurs et ne pas se faire avoir par leurs arnaques. Cependant, il est inquiet pour les personnes vulnérables qui sont parfois des cibles « plus faciles ».
« Il y a beaucoup de personnes âgées, certains peuvent les laisser entrer chez eux et se font voler. Il faut faire très attention aujourd’hui ».
Habitante dans le quartier Anatole-France, Léa a aussi été confrontée à ces fameux démarcheurs. La dernière altercation date du début de la semaine. « C’était un jeune homme brun dans la vingtaine, très bien habillé, très classe. Un style commercial dans l’ère du temps », décrit Léa. L’homme qui ne s’est pas présenté lui a expliqué que des travaux étaient en cours sur sa ligne. « Il m’a demandé si j'avais une baisse de débit et chez quel opérateur je suis », poursuit la jeune femme.
Un appel à la vigilance
Le « démarcheur » se serait approché de Léa en lui demandant s'il pouvait rentrer chez elle. Après le refus de l’habitante, le jeune homme n’a pas insisté et s’en est allé. « Ils sont malins, avec ce qui se passe aujourd’hui, on a peur et on se méfie », confie-t-elle.
Des Bragards ont alerté la ville de Saint-Dizier concernant ces démarchages abusifs. Pour tenter de limiter les actions des prétendus commerciaux, la mairie a publié un post sur Facebook : « Plusieurs habitants ont été démarchés en porte-à-porte par des personnes se présentant comme agent de SUEZ ». Le message précise que ces personnes ne portaient pas d'habits de l’entreprise concernée. Les services de la collectivité ont confirmé, de leur côté, que les démarcheurs n'étaient pas des agents mandatés par SUEZ.