Les températures élevées de ces deux derniers mois couplées à un manque de précipitation cet hiver ont obligé la préfète de Haute-Marne, Anne Cornet, à placer le département en état de vigilance sécheresse, appelant à une consommation responsable d'eau.
La fin du mois de mai et ce début de juin, marqués par un déficit pluviométrique, font peser le risque d'une “sécheresse comparable à celles que la région a connues ces dernières années", prévient la préfète de Haute-Marne. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le département a déjà souffert d'une sécheresse hivernale, notamment au mois de février, qui a engendré un déficit d'eau dans les nappes souterraines. Toutefois, "la situation hydrologique et hydrogéologique n'est pas catastrophique grâce aux pluies des mois de mars et d'avril, mais des difficultés peuvent déjà se faire sentir ponctuellement", poursuit la préfète.
Un épisode qui se répétera chaque année
Face à ces défis, la préfète a décidé de placer le département en vigilance sécheresse. Cette mesure vise à encourager tous les acteurs, particuliers comme professionnels, à limiter dès maintenant leur consommation d'eau. Cela concerne l'eau provenant du réseau d'alimentation public, de prélèvements dans les cours d'eau ou de puits personnels.
"Chacune et chacun d'entre nous doit observer des comportements responsables dans sa consommation en eau. Il en va de la préservation des ressources en eau superficielle et en eau souterraine", souligne la préfète.
Le Grand-Est et la Haute-Marne font désormais partie des ensembles régionaux qui vont être concernés chaque année par des risques sécheresse ou incendie. “ Cet arrêté vigilance sécheresse c’est du bon sens, c’est avant tout pour sensibiliser les usagers." explique Xavier Logerot, directeur départemental des territoires de la Haute-Marne
Nécessité d'économiser de l’eau
Parmi les recommandations émises, l'accent est mis sur des gestes simples du quotidien : ne pas laisser couler l'eau inutilement, ne faire fonctionner les machines que lorsqu'elles sont pleines, utiliser l'eau de lavage des légumes pour l'arrosage, préférer la douche au bain, couper l'eau lors du brossage des dents, se renseigner avant de remplir une piscine ou de réaliser des travaux consommateurs d'eau. Les collectivités et les professionnels sont également appelés à organiser l'arrosage en dehors des périodes chaudes, fermer les fontaines à circuit ouvert et différer les travaux très consommateurs d'eau.
“Cet arrêté cadre une situation actuelle que l’on connaît aujourd’hui mais qui va encore évoluer dans les prochains jours", indique M. Logerot. Et met également en garde contre un risque potentiel d'incendie: "Ici, les forêts sont remplies de strates herbacées qui sont très sèches et qui peuvent provoquer des feux."
Des restrictions à craindre ?
Si la situation hydrologique continue à se dégrader, des mesures de restrictions des usages de l'eau pourraient être davantage imposées. Ces restrictions pourraient interdire l'arrosage y compris des jardins potagers sur certaines plages horaires, le remplissage des piscines ou encore le lavage des véhicules à domicile. Les collectivités sont également encouragées à se rapprocher des services de l’État, en particulier l’Agence Régionale de Santé, en cas de craintes sur la ressource en eau potable.