Les jeunes veulent travailler, mais ils rencontrent de nombreux obstacles. Certains d'entre eux témoignent de leurs difficultés à trouver un emploi en 2024.

Être jeune en 2024 et chercher un emploi est devenu un véritable défi. En 2022, en Haute-Marne, le taux de chômage des 15-24 ans atteignait 16,1 %, selon l'INSEE. Pourtant, beaucoup d'entre eux sont motivés et multiplient les recherches.

Cependant, ils se heurtent à plusieurs problèmes, notamment le manque d'intérêt pour les secteurs en tension, comme la restauration, et le refus de certains employeurs de leur donner leur chance.

« Au début, je cherchais partout. Aujourd'hui, je dois avouer que je ne cherche plus autant, ça me décourage. Je n'ai souvent aucune réponse. » Malheureusement, cette situation est partagée par beaucoup de jeunes.

Depuis près de deux ans, Jordan*, un jeune Chaumontais, cherche un poste en tant qu'employé de libre-service, sans succès. Soit son profil ne correspond pas, soit c'est son manque d'expérience qui fait obstacle. De plus, il n'a pas de permis de conduire, ce qui complique ses recherches.

« Ce n’est pas plus facile avec la mission locale »

Pendant cinq mois, Jordan a travaillé dans la manutention chez Tremplin 52, à Chaumont, mais ce travail ne lui convenait pas. Pour lui, il est essentiel de travailler dans un domaine qui l'intéresse.

Lorenzo, également inscrit à la Mission locale de Chaumont depuis moins d'un an, peine lui aussi à trouver un emploi. Le milieu professionnel lui semble difficile d'accès. Être à la « MiLo » ne facilite pas son insertion professionnelle : « Ce n'est absolument pas plus simple pour moi depuis que j'y suis. »

S'orientant vers le domaine social, Lorenzo n'a jamais décroché d'entretien d'embauche, malgré quelques recherches. Si on lui reprochait sa situation professionnelle, il répondrait sans hésiter :

« Le travail ne devrait pas être imposé sans qu'on y trouve du sens. Le système scolaire ne nous aide pas vraiment à nous orienter. Et c'est encore plus difficile quand on a peu de formation. » Il ajoute : « Je ne suis pas très ponctuel et souvent fatigué. Je n'arrive pas à m'oublier pour travailler. »

Les stages ? Pas si simple

Trouver un emploi est déjà compliqué pour les jeunes, et chercher un stage l'est tout autant. Glenn, 18 ans, en fait l'amère expérience. D'autant plus que la jeune Nogentaise ne sait pas encore vraiment vers quel secteur se diriger.

Elle envisageait initialement une carrière de paysagiste ou de jardinière, mais après avoir essuyé trois refus d'entreprises paysagistes, elle s'est retrouvée découragée. Ne pas avoir le permis de conduire complique également ses démarches.

Elle a reçu de nombreux refus pour ses demandes de stage, souvent parce que les entreprises ne prenaient pas de stagiaires, ou parce que des collégiens ou lycéens lui avaient déjà damé le pion.

« Nous, les jeunes, sommes motivés pour accomplir les tâches qu'on nous confie. Il ne faut pas avoir peur de nous donner notre chance. » Le message est lancé.

Les jeunes sont l'avenir

On entend souvent dire que les jeunes sont l'avenir, mais beaucoup d'entre eux ont le sentiment de ne pas être entendus ou valorisés à leur juste valeur. Cependant, selon Nicolas Merle, directeur de la Mission locale de Chaumont, cette perception n'est pas totalement fondée.

« La jeunesse est une richesse. Certes, certains employeurs peuvent avoir du mal à valoriser les jeunes et estimer qu'ils n'apportent rien. Cependant, les entreprises ont besoin de main-d'œuvre et sont prêtes à leur donner une chance. Les jeunes doivent faire un pas vers la société, et la société doit leur rendre la pareille. »

Les jeunes font déjà des efforts pour s'intégrer dans le monde du travail. Alors pourquoi rencontrent-ils tant de difficultés ? D'après Nicolas Merle, les raisons sont multiples. Il s'agit de savoir se maintenir dans l'emploi une fois qu'on y est.

« Les employeurs donnent leur chance aux jeunes », affirme-t-il. Il rejette l'idée que les entreprises n'aideraient pas la jeunesse : « Cela a peut-être été vrai un jour, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, ici à Chaumont. »

Il estime également qu'un jeune qui ne perçoit pas la « MiLo » comme un levier supplémentaire vers l'insertion professionnelle fait fausse route sur ses attentes.

‍

*Pénom modifié pour demande d'anonymat.