L’assemblée départementale de la Marne s’est réunie ce vendredi 31 janvier à l'hôtel du département de Châlons-en-Champagne pour établir son budget primitif pour 2025. Depuis plusieurs années, des contraintes conjoncturelles et structurelles impactent le département. 

Une gestion financière compliquée

La crise immobilière a impacté les recettes du département avec la baisse des droits de mutation à titre onéreux, c'est-à-dire des taxes imposées lors de la vente d'un bien immobilier. En deux ans, les recettes sont passées de 103 millions à 78 millions d’euros. L’État a également exigé des collectivités une augmentation continue des charges, mais sans compensation financière. Depuis 2021, le département marnais a eu plus de 50 millions de dépenses non compensées. S’ajoute à cela, l’explosion des dépenses sociales avec une augmentation de + 17 millions d’euros entre 2023 et 2024. 

Ces éléments mettent donc en difficulté la gestion financière, selon le département, « l’écart qui existe entre le principe du manque d’autonomie financière des collectivités territoriales et la réalité de leur gestion budgétaire ». En raison des difficultés financières, la Marne compte « se recentrer sur ses missions essentielles » .

Un budget de 593 millions d’euros

En 2024, le budget était de 587 millions d’euros, cette année, il s’élève à 593 millions d’euros, soit une baisse de 6 millions. Avec un budget de fonctionnement de 514 millions d’euros et un budget d’investissement de 79 millions d’euros, l'enjeu pour la Marne est de tenir face aux charges croissantes et à l’application de mesures nationales. Pour l’heure, les propositions émises à l'occasion du projet de loi de finances 2025 n’ont pas été votées par le Parlement. Ce fait vient assombrir l’horizon budgétaire des départements.

Sur les 514 millions d’euros de dépenses de fonctionnement, 380 millions sont consacrés à la solidarité départementale. Pour le reste, c’est 42 millions pour les moyens généraux, 35 millions pour l’éducation et jeunesse, 26 millions pour le développement et l’attractivité du territoire, 25 millions pour les transports et infrastructures et 6 millions pour les loisirs. 

Les quatres missions de solidarité

Pour 2025, la collectivité souhaite continuer d’assurer les « quatre missions de solidarité » : l'enfance-famille, l’insertion, le handicap et le grand-âge.  

En 2024, les États généraux de la protection de l’enfance et de la famille ont proposé des actions concrètes pour améliorer la protection des enfants et le quotidien des travailleurs sociaux. Pour cette nouvelle année, dans les 380 millions de solidarité, 103 millions d’euros sont dédiés à l’accompagnement des enfants et de leurs familles. L’aide sociale à l’enfance connaît d’ailleurs une croissance des besoins. Avec 1 669 enfants placés dans la Marne, la protection de l’enfance est affichée comme l’une des priorités. 

Et ce n’est pas la seule puisque le grand-âge est également une priorité pour le département qui lui consacre 83 millions d’euros. D'ici à 2030, la part des personnes de plus de 65 ans connaîtra une hausse de 43 % et les plus de 85 ans, eux, augmenteront de 34 %. Le but est d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées, leur prise en charge et d’adapter les structures à leurs besoins. 

En plus des enfants et des personnes âgées, le département donne une enveloppe de 82 millions d’euros pour le handicap, afin de faire en sorte que toute personne en situation de handicap puisse obtenir des droits. 

Enfin, 102 millions d’euros sont consacrés à l’insertion, dont 92 millions dédiés aux allocations du revenu de solidarité active (RSA) qui entrent dans l’explosion des dépenses sociales.