« On ne coupe pas n’importe quoi, n’importe où ». C’est une idée portée depuis des années par Nicolas Lacroix, président du conseil départemental de la Haute-Marne : les végétaux qui bordent les routes peuvent parfois être dangereux pour les automobilistes. 

Environ 5 800 arbres bordent les départementales de la Haute-Marne. Ces dernières années, l’état sanitaire de certains d’entre eux s'est dégradé dû à « la propagation de la chalarose, du bostryche ou encore du stress hydrique ». En 2024, le conseil départemental a pris la décision de mettre en place un plan d’abattage sur le réseau routier. 4 000 arbres ont fait l’objet d’un diagnostic. Du 20 février au 15 mars, le Département a prévu de commencer à abattre 120 arbres dits « d’alignement ». En compensation, de nouveaux seront plantés. 

Un abattage pour la sécurité ?

Le Département de la Haute-Marne a donc fait le choix de lancer ce plan d’abattage des arbres d’alignement diagnostiqués malades ou dangereux par l’Office national des forêts (ONF). En 2024, l’ONF Vegetis avait été missionné pour réaliser un diagnostic précis de l’état de santé de chacun des arbres. Chaque année, 20 millions d’euros sont d’ailleurs dédiés à l’entretien et à la sécurisation du réseau routier départemental. 

D’après les bilans d’accidentalités de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), les arbres sont les obstacles fixes qui entraînent le plus de décès sur les routes (27 %). 10 % des personnes tuées occupaient un véhicule qui a heurté un arbre. 

Ceux situés au bord des routes deviennent pour le département un danger potentiel pour les usagers surtout lorsqu’ils sont malades ou qu’ils chutent lors des tempêtes ou des vents forts. « Des arbres, identifiés à abattre ou non, tombent à chaque épisode de vent fort. Ceci engage lourdement la responsabilité de la collectivité en cas d’accident sur nos routes départementales », rappelle Nicolas Lacroix. En 2023, par exemple, un homme a perdu la vie sur la RD1 dans le secteur d’Esnouveaux après avoir percuté un arbre. L’année suivante, les agents départementaux, alors en astreinte, sont intervenus 645 fois à cause de chutes d’arbres ou de branches cassées sur la chaussée.  

De nouvelles plantations prévues

Pour cet abattage, le Département va devoir répondre à un processus encadré. Pour chaque arbre abattu dans le cadre de ce plan de sécurisation, d’autres seront plantés à proximité, mais hors de la « zone d’insécurité routière ». Des haies seront aussi installées le long du réseau routier. 

Des limitations de vitesse seront assorties à cette plantation. « Par exemple, des entrées d’agglomération limitées à 70km/h par ce type de plantation d’arbres d’alignement ». 

Concernant l’abattage, seuls les arbres considérés comme dangereux par l’ONF sont concernés. Pour les autres avec un meilleur état sanitaire, le Département procédera à des travaux pour les maintenir en vie.