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Elle cherche à reconstituer le passé de sa mère née en Haute-Marne

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Publi-info
Reportage
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Joinville
Saint-Dizier

Après la mort de sa mère, Bérénice découvre que cette dernière a été en réalité adoptée et serait originaire de Haute-Marne. Elle tente aujourd’hui de comprendre les causes de son abandon.

Bérénice Chatelet
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Bernadette Marie-Françoise est décédée le 11 septembre 2024. Sa fille, Bérénice Chatelet, âgée de bientôt 50 ans, s’est occupée de déménager son appartement. Mais alors qu’elle rangeait quelques affaires, elle tombe sur un mystérieux dossier intitulé « papier d'adoption de moi ».

Un secret bien gardé

En l’ouvrant, Bérénice découvre un extrait de naissance. Sa mère, qu’elle a connue sous le nom de Bernadette, est en réalité née le 8 mars 1945 sous le nom de Claudine Françoise Andrée à Allichamps (Haute-Marne). D’après cet extrait, le père se nommait Paul Henri Louis Paillot et la mère Simone Esther Julienne Pettelat, le couple était marié et habitait à Montreuil-sur-Thonnance. « Ma mère ne m’en a jamais parlé, mais elle a laissé les papiers, peut-être pour que je fasse les recherches, depuis des semaines, Bérénice se questionne. 

Est-ce que sa mère allait lui en parler ? Pourquoi a-t-elle gardé ce dossier ? Juste après sa naissance, Claudine alias Bernadette, a ensuite été confiée à la fondation d'Heucqueville dont le siège est à Paris, dans le 16ᵉ arrondissement. À l’époque, cette institution recueillait des nourrissons : « La particularité de cette fondation, c'est que les adoptants devaient forcément être fortunés. Des femmes accouchaient sous X et faisaient adopter », précise Bérénice.

C’est à l’âge de quatre mois que Claudine s’est fait adopter et a été rebaptisée Bernadette par sa nouvelle famille.

Un début de recherche et des hypothèses

Bérénice suppose que sa mère a appris la nouvelle à la suite de la mort de ses grands-parents, ce qui aurait expliqué qu’avec le deuil, elle n’en avait jamais parlé : « Tout ce qu’elle a construit était un château de cartes qui s’est effondré, elle a découvert que sa famille n’est pas sa famille ». Désormais, Bérénice cherche à comprendre les raisons qui ont poussé les parents biologiques à abandonner leur enfant. Le contexte de l’époque apporte quelques hypothèses. « On est en pleine guerre, est-ce que ce serait un viol ou peut-être un adultère ? » Bérénice ne le sait pas pour le moment.

Elle suppose même que le nom de Paul Henri Louis Paillot, inscrit comme étant le père, ne serait pas en réalité le géniteur. Paul Paillot était déporté, mais les dates de sa déportation sont encore inconnues. D'après Bérénice, c'est en connaissant ses dates qu’elle pourra comprendre ce qui s’est passé. En fouillant dans des archives, elle a appris l’internement de Paul Paillot. Elle s’est ensuite inscrite sur un site de recherche militaire. Monsieur Paillot y apparaît avec un statut de résistant. Malgré tout, aucune information sur sa déportation ne circule.

Autre détail qui a également interpellé la femme, c’est le prénom « Claudine ». À l’époque, il n’était pas rare de nommer ses enfants avec des prénoms de proches, notamment des oncles, des tantes, des grands-parents, parents ou frères et sœurs. En continuant les recherches, Bérénice a découvert que la mère biologique, Simone Esther Julienne Pettelat avait une sœur du nom de Claudine. 

« Pourquoi lui donner des prénoms et l’abandonner, au lieu d’accoucher sous X ? » Bérénice a pensé au côté financier, mais cela ne tiendrait pas la route, car le couple a eu six enfants, dont certains après la naissance de Claudine.

Une histoire complexe

Bérénice a l’espoir d’avoir le fin mot de l’histoire. Un homme avec qui elle a échangé dit avoir connu son grand-père biologique, mais n’a pas de souvenir de ses enfants. Ces grands-parents biologiques seraient tous deux décédés à Saint-Dizier. Bérénice continue les recherches. Elle est parvenue à trouver des informations sur les frères de sa mère et à envie de prendre contact avec la famille. Cependant, elle insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’émettre un jugement sur le passé

« Je ne veux pas m'immiscer dans une famille, leur vouloir du mal ou des explications. Je ne recherche pas non plus une famille, je veux juste des informations et savoir d’où je viens ».  

Bérénice habite la Rochelle mais elle a lancé un appel sur le réseau social Facebook, afin de l’aider dans ses recherches.

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Publié le
1/1/2025
à
19:00
Modifié le
1/1/2025
à
19:54

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Bérénice Chatelet
Direct rédigé par
Janyce Gallard

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