C’est une triste nouvelle que nous apprend la préfecture de la Meuse. Le longevillois Jean Manchette âgé de 101 ans et dernier déporté meusien est décédé dans la nuit du 5 mai. Il emporte avec lui une grande partie de son histoire qu’il a partagé durant trois décennies auprès de jeunes meusiens.
Né le 30 décembre 1921 à Menaucourt, Jean Manchette s’est engagé dans l’armée d’armistice au titre du 8ème RI à Montpellier : il a participé à plusieurs faits de résistance locale. Revenu dans ses foyers, il a été arrêté par la Gestapo le 8 mars 1943 pour avoir participé à une cérémonie patriotique à Ligny le 1er mars précédent. Transféré à Compiègne, il a été déporté au camp d’Orianenburg-Sachsenhausen le 27 avril. Il a rejoint ensuite le commando de travail de Falkensee. Libéré par l’armée rouge le 26 avril 1945, c’est à ce moment où il a retrouvé sa Meuse natale. Il a même épousé Yvonne en 1956, puis il a eu trois enfants.
Ce sont les années 90 et suivantes qui verront son engagement auprès des jeunes : primaires, collégiens et lycéens, il parcourt inlassablement le département et la région pour évoquer son parcours ainsi que celui de ses camarades et amis. Conscient que les années passent, un film intitulé « raconter pour après » grave dans la pellicule son témoignage. Jean Manchette n’aura de cesse de transmettre un message d’histoire, de mémoire, mais encore et surtout d’amour de la vie : telle était la finalité de son action.
Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’Honneur, chevalier dans l’Ordre National du Mérite, Commandeur dans l’Ordre des Palmes Académiques, figure départementale connue et reconnue.
« ll a marqué par sa gentillesse et sa bonhomie plusieurs générations. Le Préfet de la Meuse présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches et salue avec un profond respect sa mémoire et son action », conclut le communiqué