Bertrand Pancher, député de la Meuse et chef du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron le 9 mai, l'avertissant contre toute obstruction parlementaire concernant la réforme des retraites. Le groupe Liot prévoit de proposer un texte visant à revenir sur le décalage de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, une initiative saluée par les opposants à la réforme.
Dans sa lettre, Pancher écrit : « Le recours à des manœuvres dilatoires, d’obstruction, ou d’exception alimenterait le feu de la colère et aggraverait la crise démocratique ». Il demande au président et au gouvernement de « ne pas entraver ce processus démocratique et de laisser enfin les députés voter ».
Faisant référence au recours au 49.3 en mars, Pancher insiste sur le caractère "ubuesque et ridicule" d'une obstruction, déclarant devant la presse : « Nous mettons en garde le gouvernement, le président de la République et la majorité relative sur le caractère vraiment ubuesque et ridicule d’une obstruction ».
Une lettre qui inquiète la majorité présidentielle
Le camp présidentiel se montre inquiet quant à l'issue d'un vote sur le texte de Liot. La proposition de loi de Liot prévoit également la réunion d'une conférence sociale pour discuter du financement du système de retraites. Selon Pancher, l'examen de ce texte devrait être rapide et pourrait être adopté à l'Assemblée nationale grâce aux voix des députés LR hostiles à la réforme. Si le texte est adopté, il devra ensuite passer devant le Sénat à majorité de droite.
Des députés de la majorité expriment leur inquiétude concernant un vote, et Aurore Bergé, cheffe du groupe Renaissance, appelle à la mobilisation pour éviter une perte de voix dans l'hémicycle le 8 juin. Le texte n'aura besoin que d'une majorité simple pour être adopté. Charles de Courson, député Liot, plaide pour que l'Assemblée nationale se prononce sur la réforme des retraites et déclare : « Revenons à ce qu’est une démocratie ».