« Cette épidémie de grippe est la plus sévère depuis 10 ans », déclare Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ARS Grand Est. Lors de la première semaine de janvier, 1 689 passages aux urgences pour symptôme grippal ont été recensés dans le Grand Est, dont 69 % concernent les plus de 65 ans. Une diminution est à noter par rapport à la dernière semaine de 2024.
Néanmoins, elle poursuit son augmentation chez les 15-64 ans et les 65 ans et plus. Cette amplification de l’épidémie a été provoquée par les regroupements des fêtes de fin d’année. Toutefois, une première diminution est notée chez les moins de 15 ans, même si Christelle Ratignier-Carbonneil rappelle que « la maladie touche toutes les classes d’âges ». À noter, que l’épidémie n’est pas la seule à toucher la région qui est également en phase épidémique de bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans.
Des hôpitaux en saturation
Certains patients présentent des symptômes sévères comme des détresses respiratoires aiguës qui nécessitent des hospitalisations et des oxygénations. Cette épidémie de grippe « très forte » provoque de lourdes conséquences pour les centres hospitaliers. À l’échelle nationale, 87 établissements ont déclenché leur plan blanc pour mutualiser les moyens disponibles entre les établissements. Ce dispositif permet la réorganisation des ressources intra et inter-hospitalières, une mobilisation des ressources médicales avec un rappel de personnel soignant et la déprogrammation d'activités non urgentes. Dans le Grand Est, huit établissements sont placés en plan blanc et quatre en régulation. Dans les départements de la Haute-Marne, Marne et Meuse, 20 hôpitaux sont actuellement en tension.
Pour lutter contre les difficultés de cette crise, l’ARS a déclenché des cellules de crise dans chaque territoire. L’ensemble des acteurs de soins sanitaires ont été mobilisés pour faciliter la fluidité des hospitalisations ainsi que la mise en place d’un accompagnement renforcé pour l’hospitalisation et l’oxygénation à domicile et d’activer une cellule d’appui portée par les CHU de la région pour la recherche de lits de soins.
Un appel à l’effort collectif
« Il y a un faible taux de vaccination dans la région, il est seulement de 20 % » souligne la directrice de l’ARS Grand Est, elle insiste également sur l’importance de la vaccination : « C’est le meilleur moyen de se protéger ». Une campagne de vaccination, visant à protéger les plus fragiles, a été lancée le 15 octobre 2024 et se finira le 31 janvier 2025 : « Il y a une remontée majoritaire de patients hospitalisés qui ne sont pas vaccinés ».
Pour limiter la transmission du virus, l’organisation appelle également au respect des gestes barrières, au port du masque et transmet d’autres réflexes à adopter :
- Aérer régulièrement les pièces
- Se laver fréquemment les mains
- Éternuer et tousser dans son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Limiter les contacts avec les personnes fragiles ou âgées
Le pic de l'épidémie grippale n’est pas encore atteint et d’après l’ARS, il est compliqué de le prédire : « On élabore un suivi quotidien, mais on ne peut pas prévoir quand ça arrivera. Il est important de pouvoir se préparer au mieux et anticiper ». Enfin, pour l’instant, il n’est pas encore possible de déterminer le nombre de décès à ce niveau de l’épidémie.