La semaine dernière, le président du groupe LIOT adressait une lettre ouverte au président de la République expliquant sa proposition de loi pour abroger la réforme des retraites, notamment le recul de l’âge légal. Depuis, les réactions ne se sont pas faites attendre. La majorité présidentielle monte au créneau.
L'argument de l'inconstitutionnalité selon Elisabeth Borne
La Première ministre, Élisabeth Borne, a été l'une des premières à s'exprimer sur cette proposition de loi. Pour elle, l'initiative du groupe Liot est "inconstitutionnelle". C'est une critique majeure, qui, si elle est fondée, peut mettre fin à toute discussion sur la proposition. Élisabeth Borne affirme que les principes fondamentaux de la constitution française seraient violés par cette proposition. Elle a déclaré que "la constitution est notre ancre et nous devons la respecter dans tous les débats, y compris ceux sur les retraites."
L'irrecevabilité financière : le rempart de la majorité gouvernementale
D'un autre côté, la majorité gouvernementale s'appuie sur l'argument de l'irrecevabilité financière pour contrer la proposition du Groupe Liot. Selon eux, l'abrogation de la réforme des retraites engendrerait une charge financière considérable que le pays ne peut pas assumer actuellement.
Lors d'une rencontre conjointe le 16 mai, les trois groupes formant la majorité ont mis en avant l'irrecevabilité financière de la Proposition de loi (PPL) du Groupe Liot. Ils ont invoqué l'article 40 de la Constitution qui interdit toute proposition de loi entraînant une réduction des ressources publiques ou une augmentation d'une charge publique. Le gouvernement estime que le retour à l'âge de départ à la retraite à 62 ans coûterait 15 milliards d'euros, ce qui rendrait la PPL non conforme.
Un sondage favorable : l'opinion publique penche-t-elle du côté du Groupe Liot ?
Cependant, Bertrand Pancher, Président du Groupe Liot, a vivement réagi face à ces oppositions. "Est-ce que nous sommes une démocratie ou un système autocratique?" a-t-il interrogé. Il a ajouté que le droit de proposition et de discussion d'un texte de loi est un principe fondamental dans une démocratie.
Dans le contexte de ce débat animé, le Groupe Liot a récemment publié un sondage sur Twitter, réalisé par l'institut Elab, révélant que :
"2 Français sur 3 sont favorables à notre proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites et pour une grande conférence sociale !".
Cette affirmation apporte un nouvel angle au débat et montre que, malgré les critiques de la majorité présidentielle et de certains membres du gouvernement, une proportion significative de la population soutiendrait la proposition du Groupe Liot.
Ainsi, la question de la réforme des retraites devrait être tranchée au sein de l'hémicycle le 8 juin prochain, où les députés se réuniront pour voter sur cette proposition de loi.