Vous connaissez peut-être septembre en or, un mois dédié à la lutte contre les cancers de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte. Depuis 2002, le 15 février est une date également consacrée à cette thématique avec la Journée mondiale du cancer de l’enfant. Un moyen d'informer et de sensibiliser le grand public ainsi que de récolter des fonds pour la recherche. 

300 enfants du Grand Est touchés

Au niveau de l’Europe, depuis 30 ans, le nombre de cancers pédiatriques augmente de 1 à 2 % par an. Chaque année en France, environ 2 500 cas de cancer sont diagnostiqués chez les jeunes de moins de 18 ans. Un enfant sur 440 le développe avant l’âge de quinze ans. 

Cela reste tout de même une maladie rare qui représente moins de 2 % des cancers. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les formes les plus fréquentes chez l’enfant sont les leucémies, les tumeurs cérébrales, les lymphomes et les tumeurs solides comme le neuroblastome. Ces cancers nécessitent souvent des traitements lourds et varient en fonction du stade de la maladie ou des spécificités de l’enfant. 

« C’est la première cause de mortalité par maladie des moins de 18 ans. Notre mission consiste donc en priorité à répondre aux besoins de recherche pour lutter contre ce fléau », déclare l’association Enfants Cancers Santé Grand Est (ECS). 

Sur les 2 500 cas diagnostiqués en France, 500 d’entre eux en décèdent. Pour 20 %, aucun traitement efficace n’a encore vu le jour. « On attend cinq ans après la guérison pour être sûr que le cancer ne réapparaisse pas, après on peut dire qu’ils sont guéris », explique Guy Ollinger, président d’Enfants Cancer Santé Grand Est. 

Dans la région Grand Est, 300 enfants sont atteints de cancer tous les ans : « Le fait de voir que c’est stable est à la fois étonnant et malheureux ». 

Des dons pour la recherche 

La grande priorité de l’association dans cette lutte contre la maladie est le financement de la recherche. 

Enfants Cancer Santé est une fédération composée de onze associations nationales, dont une dans la région. Chacune d’entre elles organise des évènements à l'occasion de la Journée mondiale du cancer de l’enfant pour collecter des dons dédiés à la recherche. Dans le Grand Est, il s’agit d’une vente d’orange devant les supermarchés Leclerc, comme à Metz. « On les vend à un euro, mais souvent les gens donnent un peu plus, vers deux ou trois euros », décrit Guy Ollinger. Cette collecte permet de récolter en moyenne 4 000 à 5 000 euros. 

Au total, en 2024, l’association a pu récolter 292 249 euros et en reverser 267 295 à la fédération. Parmi cette somme, 101 917 euros viennent des 160 donateurs qui comprennent des particuliers, des associations ou encore des entreprises. 

L’ECS n’est pas la seule association à être en quête de financement, c’est aussi le cas de la Ligue contre le cancer de Haute-Marne. « On mobilise les personnes à donner pour la recherche, ça permet aussi de financer les centres pédiatriques », raconte Alexandra Piffaut, coordinatrice de la Ligue en Haute-Marne. 

En 2024, le mouvement Tous Unis Contre le Cancer en partenariat avec les magasins Leclerc a permis la récolte de presque 10 000 euros. Lors du premier samedi du mois de septembre, une journée de collecte de dons avait été organisée, récoltant 8 000 euros pour les enfants et adolescents touchés par la maladie. L’année précédente, la somme gagnée grâce à Tous Unis Contre le Cancer était de plus de 10 000 euros. 

Un autre mouvement avait également été organisé, celui de « Une rose, un espoir », il s’agissait d’une vente de roses réalisée par des motards dans le département haut-marnais. Cela avait permis de récupérer la somme de 23 000 euros. « On participe aussi au financement des soins de support faits pour tous les malades de cancer de Haute-Marne », exprime Alexandra Piffaut. 

Le Comité 52 de la Ligue a recueilli en 2024 la somme de 102 858 euros, dont 15 000 ont été versés à l’Institut de cancérologie de Lorraine à Nancy, pour financer le matériel adéquat à la prise en charge des enfants atteints de la maladie. En 2023, la même somme avait été donnée à cet institut. Cette année-là, presque 100 000 euros avaient été collectés et 7 600 avaient été reversés à un chercheur pour la recherche sur la leucémie. 

15 millions d’euros supplémentaires pour le cancer pédiatrique

En 2025, le gouvernement ajoute 15 millions d’euros supplémentaires au budget consacré à la lutte contre les cancers pédiatriques. Cette somme complète les 60 millions d’ores et déjà dédiés à la recherche. La dotation annuelle de l’Institut national du cancer (INCa) par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait augmenté en 2024, passant de 38 millions à 68 millions d’euros. Chaque année, entre 10 à 15 % de cette dotation concerne la recherche des cancers de l’enfant.