Depuis novembre 2024, un individu originaire de Nancy se faisait passer pour un faux-coursier sur l’ensemble du territoire lorrain afin de récupérer les cartes bancaires de ses victimes. Mais en janvier 2025, il a été interpellé à la suite d’une enquête menée par les gendarmes de Montmédy et a été placé en garde-à-vue avant d’avouer les faits. Jugé par le tribunal de Verdun, l’individu a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende.
L'escroquerie au « faux-coursier »
L’arnaqueur utilisait une technique d'hameçonnage téléphonique, également appelée l’escroquerie au « faux-coursier ».
Dans un premier temps, il incitait les personnes à communiquer leurs informations bancaires par téléphone, puis il se faisait passer pour le service anti-fraudes de la banque lors d’un second appel, où il proposait l’envoi d’un coursier. Une fois la proposition acceptée, un complice se présentait chez la victime pour récupérer le moyen de paiement.
Cette arnaque peut être déclinée de plusieurs manières. Par exemple, la prise de contact peut se faire par appel, SMS ou par e-mail. Généralement, le faux conseiller bancaire demande à la victime de couper sa carte bleue en deux en laissant intacte la puce. Le code secret de la carte peut également être demandé afin de réaliser des retraits d’argent.
De plus en plus de fraudes bancaires en France
Selon le journal national Le Parisien, la fraude au faux conseiller bancaire a atteint jusqu’à 179 millions d’euros au premier semestre 2024. Cependant, selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, le taux de fraude à la carte bancaire se stabilise à 0.053%, soit le niveau le plus bas jamais enregistré par l’Observatoire (l’équivalent de 496 millions d’euros pour l’année 2023).
Ce taux de fraude représente 0.011% pour les paiements sans-contact, 0.021% pour les paiements par mobile et 0.160% pour les paiements sur internet sur l’année 2023.
Même si l’Observatoire rapporte une stabilisation du nombre de fraudes bancaires pour l’année 2023, la technique la plus utilisée reste l’usurpation du numéro de carte par hameçonnage avec 72% des fraudes. La manipulation par téléphone afin d’obtenir l'authentification des clients pour valider les transactions frauduleuses peut également être associée à cette technique.
Comment se protéger de ces arnaques ?
La gendarmerie de la Meuse ou même la Banque de France ont communiqué plusieurs conseils pour ne pas être victime de ce genre d’arnaques.
- Ne jamais consulter de liens provenant de messages ou d'e-mails suspects ou inconnus et vérifier l’authenticité des sites web vers lesquels vous êtes redirigés.
- Signaler les liens, sites internet ou numéros avec des origines douteuses au 33 700.
- Vérifier l’origine des messages ou des appels que vous recevez. Les administrations et les grandes entreprises n’envoient jamais de message depuis des numéros de téléphone commençant par 06 ou 07 ni depuis des adresses e-mail dont l’extension est différente de celle de leur site web. Généralement, si vous devez communiquer des informations confidentielles, vous devrez obligatoirement vous identifier à votre espace personnel.
- Ne pas communiquer vos informations bancaires ou personnelles par téléphone ou par message, surtout lorsque l’interlocuteur est inconnu. Votre conseiller bancaire ne vous demandera jamais de code, de mot de passe ou d’identifiant, ni d’effectuer ou de valider des opérations en temps réel sur votre compte.
- Ne confiez jamais votre moyen de paiement à une tierce personne, même à la demande de votre banquier.
- Si vous pensez avoir été victime d’une fraude sur votre compte bancaire, contactez votre conseiller le plus rapidement possible à travers un canal sécurisé comme votre application bancaire ou le numéro de téléphone associé.