Jeudi midi, une conférence de presse a été organisée au tribunal judiciaire de Châlons-en-Champagne pour présenter des détails du double assassinat qui s'est produit à Thiéblemont-Farémont en ce début de semaine.
Les responsables de la justice et des forces de l'ordre, Annick Browne, procureure de la République de Châlons-en-Champagne, François Schneider, son homologue de Reims, le Colonel Romual De La Cruz, commandant le groupement de gendarmerie du département de la Marne, et la Lieutenante colonelle Céline Maumy, commandant la section de recherches de Reims, étaient présents pour fournir des éclaircissements sur ce drame.
Enquête criminelle
Le parquet de Châlons-en-Champagne a annoncé se dessaisir de l'affaire au profit de celui de Reims, qui possède la compétence en matière criminelle nécessaire pour traiter ce cas.
Les faits remontent à lundi dernier, lorsque les parents, sans nouvelles de leur fille depuis la veille au soir, ont découvert les corps sans vie du couple dans leur chambre, la porte de leur domicile ouverte. Leur enfant, un nourrisson de sept mois a été retrouvé sur la scène du crime vivant. Immédiatement, la gendarmerie s'est rendue sur place pour débuter l'enquête et prendre en charge l'enfant par une équipe pluridisciplinaire, transféré à l'hôpital.
Les autorités ont indiqué que les premières constatations des techniciens de l’identification criminelle et du médecin légiste suggéraient l'intervention d'un ou plusieurs tiers, mais aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux.
Les résultats de l'autopsie pratiquée ce mercredi ont révélé que la femme avait succombé à une hémorragie massive causée par un seul impact de balle dans le haut du corps, tandis que l'homme présentait cinq impacts de balle, dont quatre dans l'abdomen et un dans le bras, indiquant un décès survenu entre minuit et 6 heures du matin.
L'enquête se concentre maintenant sur la recherche d'un ou plusieurs auteurs.
Hassine Habbani, l'homme décédé, avait un passé judiciaire marqué par une condamnation à dix ans de prison en 2006 pour une agression armée dans les Yvelines. Malgré sa condamnation, il avait été embauché comme animateur dans un centre social à Soissons, avant d'être écarté en raison de liens présumés avec le milieu des stupéfiants.
La femme, Pauline, était elle originaire de Villiers-en-Lieu dans la Haute-Marne, un casier judiciaire vierge et connue pour sa joie de vivre, son implication dans des collectivités et le tissu associatif.
Les 18 enquêteurs, dirigés par François Schneider, procureur de la République à Reims, ne négligent aucune piste et déploient d'importants moyens pour élucider ce crime. La possibilité que ce double assassinat soit lié à des activités illicites antérieures ou à d'autres mobiles n'est pas exclue.
Le procureur Schneider a évoqué la peine encourue d'une réclusion criminelle à perpétuité pour le ou les auteurs du crime, tandis qu'un juge d'instruction sera saisi pour approfondir les investigations.
L'arme du crime, supposée être un révolver de calibre 9 mm, reste au centre des préoccupations des enquêteurs.