C’est une pratique qui a longtemps été interdite. L’interfile est pratiquée par les conducteurs de véhicules deux et trois roues motorisés et consiste à circuler entre les véhicules à l'arrêt dans un trafic congestionné. En expérimentation depuis 2016 dans 11 départements puis élargie et prolongée pendant presque 10 ans, elle vient d’être incluse dans le code de la route.
C’est une pratique qui n'était pas légale dans les départements de la Meuse ou de la Haute-Marne, mais cela n'empêchait pas certains motards de circuler en interfile sur les routes du Grand Est. À présent, ils en ont officiellement le droit.
Une longue expérimentation
Alors que la circulation interfile (CIF) était déjà une pratique « bien ancrée », comme le souligne la fédération française des motards en colère (FFMC), elle n'était pas autorisée par le code de la route, était punie de plus de 135 € d’amende et de la perte de trois points sur le permis. Mais en 2016, le gouvernement a décidé de mettre en place une expérimentation et a autorisé la circulation interfile dans 11 puis dans 21 départements de l'Hexagone. Le but premier était d’aider à la régulation dans les zones où le trafic est le plus dense, comme dans les huit départements de la région Île-de-France, incluant Paris, les Hauts-de-Seine ou le Val-de-Marne.
Une légalisation générale
Ce 9 janvier, le gouvernement a publié un décret généralisant son autorisation dans toutes les régions de France à partir du 11 janvier. Cette réglementation s’applique aux véhicules deux et trois roues de moins d’un mètre de large. Les side-cars et les quads ne sont eux pas autorisés à circuler en interfiles.
À présent en vigueur dans tous les départements, elle ne concerne cependant pas toutes les routes. La CIF peut se pratiquer sur les routes entre 70 km/ h et 130 km/ h qui possèdent deux fois deux voies et qui sont séparées l’une de l’autre par un terre-plein central.
Pour ce qui est de la région Grand Est, les axes concernés sont les routes nationales telles que la RN 44 qui relie Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François ou encore la RN 4 qui relie Saint-Dizier à Ligny-en-Barrois.
La FFMC se réjouit de cette « victoiredu bon sens » sur son site officiel. La CIF reste interdite sur les autres types de route, sur les voies en travaux ou gênées par la neige ou le verglas et les véhicules circulant entre les voies doivent respecter une limite de vitesse de 50 km/ h maximum.